Résumé
Les méthodes psychocorporelles se sont largement diffusées ces dernières décennies. Leur passé récent a surfé sur le mouvement du potentiel humain dans les années 1970 et s’est prolongé dans les années 1980. L’odeur de soufre entourant ses méthodes (de relaxation, de yoga, puis de Tai Chi, de Qi gong, de méditation, etc.) s’est largement atténué avec un processus d’institutionnalisation et de légitimation à la fois des formations, des praticiens et sans doute des modes de pratique elles-mêmes.
Dans les années 1990, une idéologie de la douceur entourait ces pratiques de gestion de soi (Héas, 1996, 2004). Elle s’arcboutait sur une critique de la iatrogénie médicale, mais aussi de la iatrogénie des institutions de dressage des corps et des esprits (école, armée, travail)… pour reprendre un dualisme que certaines de ces méthodes s’évertuaient à combattre précisément. La marchandisation de ces pratiques s’est accentuée, elles sont désormais proposées dans différents formats (individuel, collectif) et dans des lieux et sous des modalités variés. Le sport notamment de haut niveau a pu permettre au moins à la marge de renforcer la crédibilité de certaines de ces méthodes comme l’hypnose et la sophrologie qui font désormais partie de l’apanage du coaching.
L’analyse des sites internétiques proposant ces méthodes psychocorporelles est présentée comme enquête exploratoire à ces méthodes valorisant le ralentissement des actions humaines par… l’apprentissage et l’acquisition (?) de « nouvelles » actions, voire une inaction caractérisée (postures immobiles valorisées, méditations, etc.).