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Résumé
La neutralité, en science comme ailleurs, est un vœu pieux, voire un leurre, à mieux comprendre, si ce n’est évaluer ou contrôler. Surtout, l’engagement sur un terrain d’études conduit à des surprises, voire à des déconvenues qui font le sel des ouvrages de N. Barley par exemple : L’anthropologue en déroute (2001). Dans le cadre des approches sensibles en sciences humaines et sociales, les émotions ressenties par corps, recueillies et partagées, avec plaisir ou déplaisir, ne sont plus considérées comme des perturbateurs de l’analyse mais comme des sésames d’accès à la compréhension humaine. Elles s’imposent à la chercheuse ou au chercheur, la/le surprennent ; elles deviennent des guides utiles, des opératrices d’inclinaisons, voire de bifurcations, dans la recherche scientifique. Longtemps délaissées, les émotions ne constituent plus un obstacle à la rationalité mais un échafaudage à l’avènement d’une orientation théorique spécifique plutôt qu’une autre, à une modification d’attitude sur le terrain, etc. Émotion et cognition sont, pour le pire et le meilleur, définitivement intriquées. Suite et complément logique de séminaires organisés à l’Université de Rennes 2 (2017), puis à l’Université du Mans (2018), ce livre collectif rend compte de l’impossibilité de « faire du terrain » sans justement laisser vivre et penser l’action des émotions sur les données obtenues. Chaque contribution met en saillance la manière dont les chercheurs et les chercheuses apprennent à ressentir, reconnaître, apprivoiser leurs émotions pour, in fine, parfaire leurs avancées conceptuelles et/ou méthodologiques.
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