Sports, discriminations, homophobie : de la vulnérabilité aux innovations
UFRSTAPS, Université Lyon1
Colloque Organisé par le Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-Vis) En partenariat avec la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne et Paris 2018, le Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-VIS) de l’Université Claude Bernard Lyon1 (France) organise un colloque sur le sport, les discriminations et l’homophobie qui se tiendra les 15 et 16 juin 2016, sur le campus de la Doua (Université Lyon1)
Chacune des deux journées du colloque est consacrée à un axe spécifique de réflexion.
Le premier axe interroge les Gay Games (1982) comme événement sportif innovant visant, précisément, à combattre l’homophobie et toutes les formes de discrimination dans et par le sport. Le second concerne l’exposition à l’homophobie dans le football (à l’heure de « l’Euro 2016 ») et la vulnérabilité des personnes homosexuelles qui en résulte. Le colloque s’inscrit dans le prolongement des travaux impulsés à Lyon en 2006 (« Sport, identités, homosexualité, homophobie ») et à Paris en 2011 (« Sportifs homosexuels et homosexuels sportifs. L’homophobie en question ») et préparent la grande conférence qui se tiendra à Paris en 2018. Il s’agit donc d’un événement qui vise à articuler d’une part les réflexions, initiatives et travaux actuels sur la vulnérabilité des personnes homosexuelles en milieu sportif, et plus particulièrement dans le football, et, par ailleurs les travaux qui analysent les innovations produites par les homosexuel-le-s pour faire face à cette vulnérabilité (qui se traduit par une exposition aux violences, à l’exclusion, aux discriminations…). Considérant la vulnérabilité comme « un état particulier de sensibilité et de fragilité à la fois subjectif et objectif, face à un risque potentiel ou réel, construit par la rencontre de facteurs individuels (par prédisposition ou apprentissage), groupaux (liés par exemple à l’ordre du genre), situationnels (associés par exemple à l’institution sportive) et conjoncturels » (Terret 2014), nous interrogerons la manière dont elle se construit dans le sport afin de suggérer des innovations au plan organisationnel, éducatif ou de la formation. Le colloque part donc d’un événement (les Gay Games) et d’une réalité génératrice de vulnérabilité (l’homophobie sportive) sans cependant s’y cantonner. L’idée consiste au contraire – à partir de ces objets – à interroger les conditions rendant possible une pratique sportive inclusive, et ceci pour tous les publics mis à l’écart du sport fédéral compétitif (en fonction de leur sexe, de leur âge, de leur niveau, de leur handicap…). L’enjeu du colloque est clairement un enjeu de propositions qui devraient émerger du croisement entre les analyses scientifiques et les expériences de terrain, le savoir universitaire et les engagements militants pour l’égalité et contre les discriminations.
Stéphane Heas rappelle que la course vers l’égalité ds le sport est toujours nécessaire #LvisDiscrim@HeasStephane pic.twitter.com/Hf5TZH90yA
— philippe liotard (@philippeliotard) 16 juin 2016
Les mixités sportives sont peu nombreuses, et les catégories de pratique sont faiblement remises en question.
Ce traitement différencié défavorable peut conduire à une subordination d’une personne ou d’un groupe, voire à son élimination (physique ou symbolique). Les discriminations constituent donc des violences à part entière, génératrices d’autres violences. Elles sont imposées par des institutions, et l’institution sportive est intéressante à ce niveau puisqu’elle légitime des discriminations (sexe, âge, poids, etc.). La question de l’égalité de traitement est donc particulièrement posée, alors même que ces catégories sportives visent justement à une certaine équité. Les mixités sportives sont peu nombreuses, et les catégories de pratique sont faiblement remises en question. Les Gay Games tentent de proposer un autre cadre de pratique où par exemple les personnes indiquent leur niveau de pratique (débutant, pratiquant régulier ou expert), mais aussi leur sexe. La question des catégories est essentielle, c’est à partir d’elle que les institutions et les groupes sociaux légitiment ou non les discriminations, valorisent ou non (parfois inconsciemment) tel profil de sportifs ou de sportives… Logiquement les personnes qui se sentent éloignées de ces critères vont restreindre leur participation sportive, voire s’auto-exclure de tel ou tel évènement. Cette autodiscrimination plus ou moins consciente est un ressort essentiel à prendre en compte dans ce processus complexe.
Les discriminations sont toujours actives et mobilisées, y compris dans les espaces-temps qui paraissent plus ouverts à la différence.
Stéphane Héas précise dans le temps qui lui est imparti que les discriminations sont plurielles et que la focalisation sur certaines d’entre elles (sexe, « race », orientation sexuelle) invisibilise d’autres discriminations (au regard des troubles psychiatriques par exemple ou des handicaps invisibles). Une personne malade chronique dont la survie dépend d’un ensemble de molécules chimiques peut ainsi se voir interdire une pratique physique si ses médicaments sont considérés à un instant « t » comme dopants… Là encore, intervient la question des catégories de produits autorisés ou non, des personnes habilitées à discriminer officiellement ou non, etc. Il indique quelques exemples de controverses célèbres comme le mascot debat aux USA. La discrimination sportive peut en effet s’appliquer à partir de visuels réduisant les American Native à des traits tels la bravoure, le courage, la ténacité. Cette controverse oppose les arguments en faveur ou non de l’utilisation de telles effigies, de tels logos pour les clubs de sport. Respect de la dignité ou caricature ? Expression usuelle positive ou non ? Cette controverse révèle les mobilisations des personnes où s’opposent des intérêts financiers mais aussi symboliques. Autre controverse, concernant la mixité dans les sports ; elle n’est pas prônée fortement par le CIO, elle l’est davantage dans d’autres manifestations et organisations sportives (les fédérations affinitaires par exemple). Pour autant, les discriminations sont toujours actives et mobilisées, y compris dans les espaces-temps qui paraissent plus ouverts à la différence. La question de l’affirmation de soi ou des autres parcourt cette réflexion. S. Héas rappelle les évolutions vers une meilleure inclusion de personnes aux profils différents. Le poids des appellations demeure : « paralympiques », « sport adapté », « Gay Games», « Out games», etc. Qui parmi les militants LGBTIQ connait et utilise pour défendre sa cause l’acronyme G.A.Y. (Good As You) ? Qui parmi les responsables du sport olympique connait l’histoire précise des Jeux de l’Olympe dans l’Antiquité et ses particularité par rapport aux autres jeux organisés à l’époque dans cette même région ? Cette banalisation-neutralisation de certaines appellations (« olympique », « gay ») incite l’auteur à rappeler sa proposition publiée en 2010 dans son ouvrage de synthèse internationale pour améliorer l’inclusion des sportives et sportifs LBGTIQ : S.A.Y. (Sportperson ou Sporty As You)… Cette appellation pourrait aisément devenir un étendard inclusif pour les groupes minoritaires mais aussi pourquoi pas pour le sport fédéral majoritaire…
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