Une approche de la criminalité féminine à travers l’exemple du hooliganisme
Résumé
La question du genre est un fait reconnu depuis très longtemps dans la construction des actes délictueux. Pourtant, dans le cas très précis du hooliganisme, aucune étude ne s’est jamais intéressée à l’existence ou non de femmes hooligans. Est-ce à dire qu’il n’en existe pas ? La réalité sociale du hooliganisme en Europe est bien différente. Il existe des femmes hooligans. Leur négation tient à de multiples raisons : l’absence de traitement de la singularité, les a priori positifs dont jouissent les femmes quant aux comportements violents, l’utilisation d’une définition trop restrictive du hooliganisme qui empêche de comprendre la genèse de certains événements et la place des femmes dans ceux-ci, la difficulté de penser une violence féminine alors que certaines femmes subissent chaque jour de nombreuses formes de violence. À travers l’étude des noyaux durs des groupes de supporters du soccer en France, on observe cependant qu’un certain nombre d’entre elles reconnaissent participer et avoir participé à des actes hooligans. Elles possèdent parfois des rôles et des statuts importants au sein des groupes qui les ont obligatoirement confrontées à la violence. Si, physiquement, elles ne sont pas au coeur des affrontements les plus durs, elles sont parfois les instigatrices ou les égéries de certains groupes pour qui la violence est une partie intégrante et intégrative du supportérisme.
Abstract
For a long time, gender has been recognised as a significant matter in constructing criminal acts. Yet, in hooliganism in particular, no study has ever been focused on whether there are female hooligans or not. Does it mean there aren’t any? Socially, European hooliganism is much different in reality: there are female hooligans. They are denied for many reasons: peculiarity has not been studied, positive prejudices are attributed to women when touching on violent behaviours, the definition of hooliganism is too restrictive and hides the origins of events and women’s roles in such events, or it is difficult to imagine there are violent women when some of them are the everyday victims of many sorts of violence. By studying the hard cores of French supporters, we observed that a certain number of females admitted they were taking part or had taken part in hooligan acts. Sometimes they played significant roles and status within the groups and it inevitably brought them to violence. Physically, they were not at the heart of the hardest clashes, but they may have been the inciters or the driving forces of the groups for which violence is an integral and integrating part of supporterism.
Informations complémentaires
ouvrage | Criminology/criminologie, volume 38, n°2 |
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editeur | |
auteur | |
annee | |
pages | 195-224 |
revue-scientifique-indexee | liste AERES Sociologie |
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